L’objectif principal de la croisière était d’étudier les sources et les voies de transport du fer et d’autres micronutriments autour de la Géorgie du Sud. La raison pour laquelle il est important de comprendre ces processus est que les micronutriments comme le fer sont nécessaires pour alimenter la productivité primaire, qui à son tour joue un rôle clé dans l’absorption du CO2 par l’océan Austral. On sait que de vastes efflorescences de phytoplancton (c’est-à-dire des zones de forte productivité primaire) se produisent à proximité de la Géorgie du Sud, mais nous ne comprenons pas encore parfaitement les processus qui fournissent les micronutriments nécessaires au maintien de ces efflorescences. Les processus potentiels peuvent être divisés en “processus de la mer épicontinentale” se produisant près de la côte, et en “processus de l’océan ouvert” se produisant plus au large. L’objectif de cette expédition était d’étudier les processus provenant de l’île, comme par exemple l’ébullition des bulles de méthane, l’altération des roches et la fonte des glaciers.
L’un des aspects que je préfère dans cette expédition est qu’elle a impliqué une collaboration entre de nombreuses disciplines différentes. Au total, 13 disciplines différentes étaient représentées à bord. Chaque équipe recueillait des données pour soutenir le même objectif global de la croisière, mais nous l’examinions tous d’un point de vue légèrement différent. Par exemple, les équipes de biogéochimie et d’océanographie physique se sont concentrées sur l’échantillonnage de la colonne d’eau, d’autres équipes comme celles de géologie et de biologie marines ont collecté des échantillons de sédiments au fond de la mer, et une équipe de géophysiciens marins a effectué des relevés continus pour cartographier la topographie des fonds marins autour de la Géorgie du Sud.